Les abat-jours de Marie-Ange : L'art du sur-mesure et de la restauration

Les abat-jours de Marie-Ange : L'art du sur-mesure et de la restauration - Ethic Atelier

Marie-Ange Martinez, abat-jouriste et artisan d’art, se distingue par son savoir-faire unique et sa passion pour les luminaires sur mesure. Depuis son atelier situé à La Garnache en Vendée, elle redonne vie à des abat-jours anciens tout en créant des pièces uniques, pensées pour sublimer chaque intérieur.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir abatjouriste et à vous spécialiser dans ce métier artisanal d’art ?

J’ai toujours eu une passion pour le tissu, transmise par ma maman couturière, qui adorait créer des vêtements et décorer notre intérieur. J’aimais les textures, les couleurs, mais étrangement, la couture elle-même ne m’attirait pas. Un jour, par hasard, je suis tombée sur le métier d’abatjouriste, et ça a été une révélation. Ce métier rare m’a permis de conjuguer mon amour pour le tissu et ma volonté de travailler de mes mains pour créer des objets uniques et élégants.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et des formations qui ont façonné votre expertise ?

J’ai eu la chance d’être formée par deux Maîtres Artisans d’Art incroyables, l’une à Vendôme et l’autre près de Cognac. Ces femmes passionnées et grandes techniciennes m’ont transmis des techniques complémentaires, mêlant l’esprit pratique, l’exigence d’un travail méticuleux requis par le haut de gamme, et la création de formes inédites. J’ai également suivi une formation à Paris auprès du GIL( Syndicat du Luminaire) pour apprendre à électrifier mes luminaires selon les normes CE. Cette maîtrise me permet de monter en lampe des objets, tout comme d’électrifier à neuf les luminaires anciens.


Comment choisissez-vous les matériaux pour vos créations, et qu’est-ce qui vous inspire dans leur diversité ?

Les matériaux me choisissent autant que je les choisis. Je suis fascinée par les couleurs, les imprimés originaux, et les textures uniques. Les tissus aux imprimés excentriques_ une girafe en pleine jungle luxuriante, par exemple _ ainsi que les tissus anciens, les matières osées pour de l’abat-jour ( cuir de poisson, matières végétales, argile auto-durcissante, copeaux de laiton…) m’inspirent au plus haut point! J’aime aussi travailler les contrastes audacieux, comme associer un cadre ancien au fond tapissé d’un papier peint aux motifs géométriques, qui va accueillir 2 demis abat-jours baladeuses à l’imprimé « girafe » ! Et souvent, je me laisse guider par les demandes et envies de mes clients pour créer des pièces uniques qui leur ressemblent.

En quoi vos talents de chineuse influencent-ils vos créations et votre approche de la restauration ?

Chiner est une véritable passion pour moi. Dans une recyclerie, sur une brocante ou même chez Emmaüs, un pied de lampe ancien, une carcasse d’abat-jour originale, une panière, un vieux rideau ou une nappe, et mon imagination s’emballe. J’aime donner une seconde vie à ces objets délaissés en les intégrant dans mes créations. Chaque trouvaille m’inspire et devient un élément clé de mes projets, qu’il s’agisse d’une pièce audacieuse ou d’un détail subtil.

Quels sont les défis et les satisfactions de travailler sur des projets personnalisés à distance ?

Le principal défi est de bien comprendre les attentes du client. Cela passe par beaucoup d’échanges : des photos, des appels, et parfois l’envoi d’échantillons pour s’assurer que le tissu ou les matériaux correspondent parfaitement à leur vision. Mais la plus grande satisfaction, c’est quand je reçois des photos du rendu in situ, avec des messages enthousiastes me disant combien ils sont heureux de leur abat-jour. Ces moments rendent tout ce travail très gratifiant.

Quelle place occupe l’éco-responsabilité dans votre métier, notamment avec le ré-emploi de pieds de lampes anciens ?

L’écoresponsabilité est au cœur de mon travail. Comme évoqué précédemment, j’adore redonner vie à des pieds de lampes anciens, en les électrifiant aux normes modernes, en utilisant des carcasses chinées d’occasion pour mes créations, ou en réutilisant des globes en verre givré ou en opaline pour créer des suspensions et appliques murales. Je travaille aussi avec des matériaux originaux de par leur texture, ce qui ouvre de nouvelles possibilités créatives tout en respectant l’environnement. Le ré-emploi, le up-cycling de ces matériaux et objets est constamment au cœur de mes préoccupations. C’est bon pour la planète !

Pouvez-vous décrire une réalisation ou un projet dont vous êtes particulièrement fière ?

Un de mes projets des plus marquant, est un abat-jour que j’ai appelé « Les Pioupious ». Il combinait un abat-jour en forme de soucoupe volante, une sorte de cage à oiseaux en grillage dans le bas, des branches d’arbre et des feuilles séchées. J’ai utilisé du papier peint d’éditeur, du cannage et , pour confectionner les nids des oiseaux, des pots de crèmes aux œufs La Laitière !
C’était un projet un peu fou, mais la dame, en visite à l’atelier, a immédiatement flashé dessus !
Ce genre de création, où tout est possible, me passionne.

Comment guidez-vous vos clients pour intégrer vos abat-jours dans leur décoration intérieure ou extérieure ?

Je demande souvent des photos de leur intérieur à mes clients, pour mieux visualiser l’espace et m’assurer que la pièce s’intègrera harmonieusement. Parfois, je fais des tests avec des carcasses et partage des photos pour les aider à se projeter. Je ne me limite pas aux abat-jours : je confectionne également des coussins, et je relooke des poufs et de petites pièces de mobilier, comme des chaises des années 50. Mon objectif est toujours de créer un univers cohérent et personnalisé.

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